16 Juillet 2023
En 1923, la Nemaida fut adaptée au théâtre à l'occasion du centenaire de sa publication. Retour sur un poème qui fête son bicentenaire cette année.
Joseph Rosalinde RANCHER (1785-1843), fonctionnaire de l'administration sarde et poète niçois, est certainement le plus important des écrivains en langue nissarde du XIXème siècle. Il est le premier à comprendre la particularité de l'idiome et à en retracer l'histoire. Inspiré par les grandes épopées, il en offre une parodie à travers la Nemaida. L'odyssée d'un personnage nommé NEM à travers les méandres dangereux d'un Vieux-Nice qui sent bon le pissalat.
Après un accueil glacial du poème épique par les autorités religieuses qui en saisissent toute la dimension ironique, Joseph Rosalinde RANCHER est jeté en prison. Il en ressort presque immédiatement mais cela le dissuada de publier à nouveau ses textes. Il fallut ainsi attendre 1954 pour que soit publiées toutes ses œuvres dont la plupart étaient restées inédites.
Pour l'heure, nous somme en 1923 et la compagnie de L'Artistique, dont fait partie Francis GAG, a décidé d'adapter la Nemaida au théâtre. Cela donna lieu à la publication en 1924 du texte de la pièce accompagné des dessins de Gustave-Adolphe MOSSA. Tiré à 200 exemplaires par François Fugairon à Antibes, c'est cette édition qui vient d'être habillée d'une reliure toute neuve.
Réalisée en pleine vachette havane, la reliure est à cinq nerfs sertis à froid.
Le titre est poussé à la feuille d'or sur une pièce de chagrin bleu et l'essentiel du décor de cette reliure réside dans son plat avant.
Celui-ci est mosaïqué d'une reproduction de la page de titre de l'édition originale de la Nemaida. Elle même entourée d'un décor poussé au carbone et mosaïqué de chagrin bleu.